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Les roselières, saulaies et autres zones humides

Contrairement à d’autres îles du Ponant, l’eau douce ne manque pas sur Ouessant. Un récent inventaire mené par le CEMO a démontré qu’un peu plus de 6% du territoire est occupé par les zones humides. L’île est entaillée par deux vallons dans sa partie centrale et plusieurs marais doux et saumâtres se rencontrent sur le cours de plusieurs petits ruisseaux côtiers, notamment sur la côte nord. Les vallons les moins exposés aux vents dominants abritent ainsi les seuls véritables boisements de l’île, dominés par le saule roux (Salix atrocinerea). En ces sous-bois, on retrouve quelques espèces forestières et ombrophiles comme l’androsème officinal (Hypericum androsaemum), le blechnum en épi (Blechnum spicant), ou encore la fougère scolopendre (Phyllitis scolopendrium). 

Les roselières - saulaie

Les petits marais côtiers présentent de beaux peuplements de roseaux (Phragmites australis), molinie (Molinia caerulea), et abritent de nombreuses espèces de joncs et de laîches. 

Les roselières - créac'h
Les roselières - roseaux commun
Les roselières - écosystème et avifaune migratrice
Les roselières - carex demissa

Les roselières sont très prisées des busards des roseaux, qui y nichent (il s’agit du rapace nicheur le plus commun sur l’île). Deux petits passereaux migrateurs y établissent également leur nid à partir du mois de mai : la rousserolle effarvatte (Acrocephalus scirpaceus) et le phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus). Le discret râle d’eau, au cri évoquant celui du cochon, y passe quant à lui la saison froide. 

Les roselières - Rousserolle effarvatte

Par ailleurs, les prairies humides du Kun et du Créac’h dont les niveaux d’eau peuvent fortement varier au fil des saisons constituent, au même titre que les deux plans d’eau artificiels du Merdy, des milieux intéressants pour les oiseaux en halte migratoire (limicoles, anatidés…). 

Autres espèces caractéristiques de ces milieux : reine-des-prés (Filipendula ulmaria), linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum angustifolium), potamot à feuilles de renouée (Potamogeton polygonifolius), petite flammette (Ranunculus flammula), jonc épars (Juncus effusus), écuelle d’eau 

(Hydrocotyle vulgaris), samole de Valerand (Samole Valerandi), glaux maritime (Glaux maritimum), bécassine des marais (Gallinago gallinago), anguille (Anguilla anguilla), triton palmé (Lissotriton helveticus), crapaud épineux (Bufo spinosus), conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), Anax empereur (Anax imperator).