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Messures de protection

Plusieurs mesures de protection s'appliquent sur le territoire d'Ouessant

Afin d’atteindre des objectifs de conservation de la biodiversité sur l’archipel Ouessant-Molène, plusieurs mesures de protection ont progressivement été mises en place sur l’île et à plus grande échelle en Mer d’Iroise. Ces mesures peuvent être règlementaires ou incitatives. Elles s’appliquent sur des territoires se recoupant tout ou partie. Ce « mille-feuilles » institutionnel est parfois difficile à appréhender pour le grand-public ; voici donc une rubrique visant à clarifier la situation concernant les finalités et modalités d’application de chaque mesure de protection s’appliquant sur ce territoire. 

Le Parc Naturel Régional d'Armorique
Mesures de protection - Phare du Créac'h

Créée en 1969, cette collectivité territoriale englobe un territoire de 39 communes allant des crêtes des Monts d’Arrée jusqu’aux îles d’Ouessant, Molène et Sein. Ses orientations sont déterminées par une charte et s’appliquent notamment dans les domaines de la protection et de la valorisation des patrimoines naturel et culturel, l’aménagement du territoire, le développement économique et social… Géré par un syndicat mixte, le PNRA gère directement deux équipements sur Ouessant (le Musée des phares et balises et l’Ecomusée du Niou) et assure des missions d’entretien d’espaces naturels.

Le site classé de l'île d'Ouessant

Créé par la loi du 2 mai 1930 (intégrée par la suite aux articles L 341-1 à L 341-22 du code de l’environnement), le classement d’un site par l’Etat est une protection forte qui correspond à la volonté de maintenir en l’état le site désigné, ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation. Le site classé d’Ouessant s’étend sur 650 hectares et correspond à peu près aux zones non aménagées de la frange littorale de l’île. Le PNRA, qui en a la gestion, assure sur cet espace des missions d’entretien et de débroussaillage visant à limiter l’extension de la friche sur des secteurs sensibles (Pointe de Pern, Porz Doun, Kadoran…). 

Mesures de protection - Bougezenal
La Réserve biologique des îlots d'Ouessant

Cette réserve concerne six îlots rocheux annexes à Ouessant : Youc’h Korz, ar Youc’h, Roc’h Nell, Enez ar Begeviou glaz, Roc’h Mell et Yusin (Korn Héré). Ces îlots situés en domaine public maritime étaient depuis 1960 en AOT (Autorisation d’occupation temporaire) et laissés en gestion à l’association Bretagne Vivante – SEPNB. Ils sont depuis peu propriété du Conservatoire du littoral par délégation des services de l’Etat, ce changement symbolique de propriétaire s’inscrivant dans le projet de Réserve Régionale des îlots marins de Bretagne. La gestion et la conservation sont depuis quelques années déléguées au Parc naturel marin d’Iroise. 

La qualité des pelouses aérohalines les recouvrant ainsi que la nidification d’oiseaux marins (goélands argenté, marin, brun, cormoran huppé, océanite tempête, huîtrier-pie) sont les deux intérêts naturalistes majeurs de ces îlots. 

Rappelons ici, à toutes fins utiles, que l’accostage de ces îlots est interdit en période de nidification des oiseaux marins. 

Mesures de protection - Roc'h Nell

Découlant directement de la Directive « Habitats-Faune-Flore », la Zone Spéciale de Conservation (ZSC) « Ouessant-Archipel de Molène » (code FR5300018) s’étend sur une superficie de 20898 hectares. Pour Ouessant, elle concerne un territoire calqué sur celui du site classé évoqué ci-dessus. L’opérateur local en charge d’élaborer les documents d’objectifs en concertation avec les acteurs locaux est le PNRA. Ces documents d’objectifs (vulgairement appelés « Docobs ») doivent constituer le tableau de bord d’une gestion multi-partenariale sur les espaces naturels concernés. 

De la même façon, l’application de la Directive « Oiseaux » au niveau local se matérialise par la création d’une Zone de Protection Spéciale (ZPS) aux alentours d’Ouessant (code FR5310072). D’une surface totale de 2035 hectares, la ZPS d’Ouessant est divisée en 3 secteurs maritimes bordant les falaises de l’île au Nord-Est (Baie de Toull Auroz), au Sud-Est (Baie du Stiff et Arland Sud) ainsi qu’au Sud-Ouest (Porz Doun). Elle a été créée notamment pour préserver l’habitat et ainsi assurer la conservation de plusieurs espèces d’oiseaux d’intérêt communautaire comme le fulmar boréal, l’océanite tempête ou encore le puffin des Anglais. 

Mesures de protection - Fulmar boréal
La Réserve de Biosphère de la Mer d'Iroise
Mesures de protection - mouton

Le concept de « Réserve de Biosphère » découle du programme MaB (« Man and Biosphère » ou

« L’Homme et la Biosphère ») lancé en 1971 par l’UNESCO. S’intéressant au développement durable et privilégiant ainsi la conservation et l’utilisation rationnelle de la biodiversité, ce programme vise à fournir des bases scientifiques permettant d’apporter des réponses appropriées aux problèmes de développement durable des populations et de gestion des ressources naturelles. Le réseau mondial des réserves de biosphère compte aujourd’hui 727 réserves dans 131 pays (16 en France). 

Créée en 1988, la Réserve de Biosphère de la Mer d’Iroise s’étend sur un territoire de 20600 hectares englobant l’archipel de Molène, les îles de Ouessant et Sein et les parties marines jusque l’isobathe – 20 mètres.

Le PNRA, qui est le gestionnaire de la réserve de biosphère, assure la mission de coordination des suivis scientifiques initiés sur le territoire par les différents acteurs gestionnaires d’espaces naturels. Il s’engage en outre à prendre en compte les différents enjeux du territoire dans ses actions. Ses objectifs sont d’assurer la mutation socio-économique des îles habitées dans un objectif de développement durable, de lutter contre la banalisation et la fermeture des paysages liés à la déprise agricole, de maîtriser la fréquentation touristique et de sensibiliser les populations, les scolaires et les visiteurs à la fragilité du milieu naturel.

Le Conservatoire de l'Espace Littoral et des Rivages lacustres (CELRL)

Propriétaire du réduit de Calgrac’h et de quelques parcelles de landes rases littorales, en particulier sur la côte Nord d’Ouessant, le conservatoire du littoral a une zone d’intervention de 436 hectares tout autour de l’île. 

Outre la rénovation des locaux du Phare du Stiff qu’il s’est vu affecté, le CELRL a travaillé en 2008 à la mise en place d’un sentier d’interprétation reliant le Phare du Stiff à celui du Créac’h.

Le CELRL est par ailleurs l’initiateur du projet de ferme-auberge sur l’îlot de Quémenes dans l’Archipel de Molène.

Mesures de protection - CELRL
La Réserve Naturelle d'Iroise

Créée par le décret n°92-1157 du 12 octobre 1992, la Réserve Naturelle d’Iroise comprend trois îlots de l’archipel de Molène (Banneg, Balaneg et Trielen) pour une superficie totale de 39,5 hectares. Propriété du Département du Finistère et pendant longtemps gérés par l’association Bretagne Vivante – SEPNB, ces trois îlots sont depuis quelques années gérés par le PNMI. 

Un projet d’extension de la réserve est actuellement à l’étude. 

Mesures de protection - Banneg

Sites de nidifications importants pour des espèces à forte valeur patrimoniale comme l’océanite tempête, le puffin des Anglais, le cormoran huppé, la sterne pierre-garin ou encore le grand gravelot, ces îlots abritent également une population de phoques gris. Un groupe de grands dauphins croise dans les environs tandis que de nombreux indices concluent à des passages réguliers de la loutre d’Europe. 

De nombreux suivis scientifiques sont menés dans différents domaines pour évaluer l’état de santé de ces écosystèmes préservés. 

Les prélèvements (chasse, cueillette) ainsi que l’accès à la réserve sont strictement réglementés. 

La Réserve de chasse et de faune sauvage de Béniguet

Créée par arrêté préfectoral le 10 novembre 1993, la Réserve de chasse et de faune sauvage de Béniguet concerne la totalité du territoire de cet îlot de 60 hectare situé face au Conquet. Géré par l’Office Français de la Biodiversité (anciennement par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage), cette réserve est d’un intérêt naturaliste certain notamment pour l’ornithologie. Béniguet constitue en effet un site de reproduction de premier plan pour des espèces comme le goéland brun, le grand gravelot ou encore les sternes. naine (jusqu’à 40 couples

Le Parc Naturel Marin d'Iroise

Premier du genre en France, officiellement créé par décret d’application le 28 septembre 2007, le PNMI s’étend sur l’ensemble de la Mer d’Iroise, du Nord d’Ouessant au Sud de Sein (parties terrestres exclues). Il s’agit d’une structure de concertation, pilotée par un conseil de gestion composé de représentations de chaque catégorie d’acteurs de la Mer d’Iroise, dont les objectifs principaux sont :

– Approfondissement et diffusion de la connaissance des écosystèmes marins
– Maintien des populations des espèces protégées et de leurs habitats
– Réduction des pollutions d’origine terrestre et maritime
– Maîtrise des activités d’extraction de matériaux
– Soutien de la pêche côtière professionnelle
– Exploitation durable des ressources halieutiques
– Exploitation durable des champs d’algues
– Soutien aux activités maritimes sur les îles
– Conservation et valorisation du patrimoine architectural maritime et archéologique
– Développement raisonné des activités touristiques, nautiques et de loisirs

Mesures de protection - bateau de pêche